Les médias rapportent :
La pandémie de COVID-19 a causé une récession très inhabituelle. La dévastation économique de celle-ci a plongé des millions de ménages dans le chômage, mais, malgré ça, de nombreux ménages sont en relativement bonne santé. Depuis avril, l’épargne des consommateurs a augmenté, les cotes de crédit ont atteint un niveau record et la dette des ménages a diminué. Que se passe-t-il? Pour le moment, les programmes gouvernementaux et l’abstention des prêteurs en ont maintenu de nombreux à flot. Mais les banques et autres prêteurs se préparent à des tensions financières l’année prochaine. [NYT]
Étranger et étranger. Les consommateurs dépensent de l’argent comme si la récession des coronavirus était terminée. Mais ils remboursent également les anciennes dettes et évitent de nouvelles au cas où la pandémie durerait un certain temps. Les soldes impayés en septembre 2020 étaient inférieurs à ceux de décembre 2019. C’est le plus grand décalage connu… entre ce que nous voyons dans l’économie elle-même et la performance réelle des consommateurs. [WSJ]
Les nouvelles approches de gestion de risque dans le domaine du crédit donnent aux banques une occasion unique de façonner leur culture et leur réputation pour les années à venir. Comment réussiront-elles?
Une nouvelle réalité :
Pourquoi est-ce important? Les pertes de crédit ont été lentes à arriver. Les banques ont pris des réserves massives. Et lorsque des pertes arriveront, probablement en 2021, elles pourront être de la même ampleur que celles des crises financières majeures de 1929 ou 2008 par exemple. Les défauts des consommateurs et des ménages se répercuteront sur divers secteurs. Il faut rester vigilant. [MK]
De nouveaux outils pour une nouvelle récession. Les principales banques se préparent, avec de nouvelles façons d’aborder l’analyse sectorielle et de nouvelles formes d’analyses à haute fréquence qui intègrent des regards plus informés et en temps réel sur les emprunteurs individuels. La transition vers ces nouvelles méthodes aidera les banques à faire face à la crise actuelle mais servira également de répétition pour le changement radical que, selon nous, la gestion du risque de crédit devra opérer dans les mois et les années à venir. [MK]
Ce que nous en pensons :
La pandémie frappe les banques de plein fouet. Les bénéfices nets de la Banque Nationale, de BMO, de la Banque TD et de la CIBC plongent.
Cependant, si on regarde vers l’avant, les perspectives économiques demeurent favorables au Canada, avec des finances publiques saines, une économie diversifiée, des consommateurs moins endettés ainsi qu’un système de soutien financier bien développé pour les entreprises locales. Évidemment, certains secteurs d’activité auront plus de difficultés que d’autres à s’en sortir.
Les institutions financières avaient débuté l’année 2020 du bon pied, avant que les mesures de confinement visant à limiter la propagation du nouveau coronavirus viennent changer la donne. Au Québec, par exemple, l’économie s’est retrouvée au neutre. À l’échelle nationale, des centaines de milliers de Canadiens se sont retrouvés en congé forcé et plusieurs d’entre eux se sont retrouvés privés de leur gagne-pain. À la mi-mars, les signes d’une diminution de l’activité s’est fait sentir alors que les autorités encourageaient les Canadiens à demeurer à la maison.
Le nouveau coronavirus a incité jusqu’à présent la plupart des institutions financières à mettre de côté d’importantes sommes destinées à faire face à de mauvaises créances. Au Québec, où la pandémie a été plus sévère, le Mouvement Desjardins avait provisionné 324 M$ au premier trimestre terminé le 31 mars afin de faire face à des pertes sur crédit, une somme presque trois fois plus élevée par rapport à l’année précédente. À la fin du deuxième trimestre, la Nationale avait accepté de reporter les versements sur environ 114 000 prêts hypothécaires (38 682), personnels (26 627), étudiants (39 308) ainsi que pour des cartes de crédit (9316). Desjardins a, pour sa part, reçu plus de 700 000 demandes du genre de la part de ses membres.
Les Canadiens n’ont pas contracté de dettes supplémentaires sur leur carte de crédit pendant la pandémie de COVID-19, selon les données de TransUnion Canada.
Côté crédit, les Canadiens n’ont pas contracté de dettes supplémentaires sur leur carte de crédit pendant la pandémie de COVID-19, selon les données de TransUnion Canada. L’agence d’évaluation du crédit indique dans un rapport trimestriel que les soldes des cartes de crédit ont chuté de 12,3 % au deuxième trimestre par rapport à la même période il y a un an.
La réduction des possibilités de dépenses pendant le confinement peut avoir contribué à la baisse, mais les gens choisissent de puiser dans des fonds d’épargne ou de retraite plutôt que de compter sur des cartes de crédit.
Les demandes de nouveau crédit ont également augmenté à un rythme plus lent que d’habitude, dans un contexte d’accès réduit aux succursales pendant le confinement, d’incertitude autour de l’emploi et d’un recul des nouvelles offres des prêteurs.
C’est plutôt la dette hypothécaire qui est en hausse, avec de nouvelles hypothèques, des renouvellements et des refinancements en hausse de 29 % par rapport à l’année précédente, ainsi qu’une augmentation annuelle de 5,3 % du volume total de la dette hypothécaire.
Il faudra garder un oeil attentif sur l’évolution des choses au cours des prochains mois. Surtout, il faudra s’attendre à un resserrement des dépenses à l’échéance des programmes d’aide gouvernementaux, tels que la PCU et la PCRE.